Ressources et Contexte
Un ouvrage qui fait polémique
En 1697, François de Salignac de la Mothe-Fénelon publie un ouvrage intitulé « Explication des maximes des saints sur la vie intérieure » dans lequel il prend la défense de Jeanne-Marie Bouvier de la Motte Guyon (condamnée lourdement dans l'affaire du quiétisme) et s'exprime en faveur de la doctrine mystique de cette dernière. Cet ouvrage est très mal perçu dans le monde ecclésiastique et Jacques-Benigne Bossuet, évêque très influent, veut le faire condamner par le Roi puis par le Pape.
Les manuscrits de l'église Saint-Louis des Français
Les manuscrits 145 et 151, retrouvés dans la bibliothèque de Saint-Louis des Français située à Rome, sont des témoignages directs de cette affaire. Ils mettent en lumière une initiative prise dans l’entourage de Bossuet pour faire censurer l’ouvrage. Nous retrouvons dans ces documents 250 signatures de personnes issus de la faculté de la Sorbonne, du collège de Navarre ainsi que des ecclésiastiques de plusieurs paroisses parisiennes. L’idée était de rassembler sur des cahiers les principaux points condamnables du traité de Fénelon, d’expliquer pourquoi ils étaient contestables et de faire avaliser cette position par le plus grand nombre possible de théologiens invités à signer ces cahiers. Nous retrouvons pas moins de 250 signatures de personnes issus de la faculté de la Sorbonne, du collège de Navarre ainsi que des personnes liés au monde religieux.
Le verdict du Pape
Bossuet et d'autres ont obtenu gain de cause. Ils obtiennent la condamnation de l'ouvrage de Fénelon par le Pape. C'est chose faite en 1699 lorsque le pape Innocent XII publie le Bref cum alias qui censure l'ouvrage épineux sans motif hérétique. Fénelon accepte sa sentence et formule des excuses qui concluent cet épisode des controverses religieuses du xviie siècle. Pour mieux savoir les détails de cette controverse, vous pouvez consulter la chronologie et la glossaire autours de ces évènements.